Les organisations syndicales et la justice

Les organisations syndicales et la justice Compte tenu qu’on ne peut, en France, plaider par procureur, une organisation syndicale peut-elle agir en justice au nom des salariés ? Dans quels cas ? Dans quelles limites ? C’est ce que sous souhaitons, ici, dévoiler.

Les dispositions générales

Il faut, avant tout, savoir que les syndicats disposent de la personnalité civile. Ils sont donc habilités à agir en justice. Ils le peuvent devant les différentes Cours possibles : civile, pénale ou administrative. Ils peuvent donc défendre leurs propres intérêts, mais aussi ceux de leurs membres ou, plus généralement, ceux des salariés si une décision porte atteinte à l’intérêt collectif. Mais, plus en détail, de nombreux articles précisent encore leurs possibilités d’intervention.

La législation concernant les motifs d’action en justice

Le Code du travail regorge d’articles permettant à ces syndicats d’intervenir aussi bien en faveur du domaine public que du domaine privé. On peut citer les cas de discrimination avérés, pour l’égalité hommes/femmes, le harcèlement sexuel ou moral, les dispositions non respectées pour un licenciement économique, les litiges sur un contrat à durée déterminée ou l’application des conventions et accords collectifs.

Des actions en justice en faveur de qui ?

Il existe aussi des dispositions pour les salariés appartenant à un groupement d’employeurs, à ceux détachés temporairement dans une entreprise non établie en France, sur ceux travaillant à domicile, mais encore en faveur des travailleurs étrangers ou contre le travail dissimulé.

Et la jurisrpudence ?

Au-delà de tous les articles de loi existant, il est intéressant, également, d’examiner toutes les décisions de jurisprudence qui ont pu être prises et qui ajoutent au champ d’intervention des syndicats, tout en l’étendant, parfois, au comité d’entreprise ou au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, leur reconnaissant la personnalité civile et juridique. Leur représentant, disposant d’une délibération précisant cette possibilité ou d’un mandat explicite, peut alors intervenir en justice au nom de ce comité.

Attention, cependant, “les syndicats ne peuvent, par dérogation au principe que nul ne plaide par procureur, exercer, hors la présence des intéressés, les actions individuelles de ses membres, que si celles-ci sont nées d’une convention collective” selon l’arrêté 80-14883  du 21 octobre 1981 de la Cour de Cassation.